Bordeaux, sa petite histoire viticole

La ville de Bordeaux est la capitale mondiale du vin ; c'est une ville de tourisme et de culture. Elle est située dans le département de la Gironde en région Aquitaine. Les dernières recherches en archéologie indiquent que la fondation de Bordeaux remonte au moins au Vème siècle avant J.C.

Au IIIème siècle avant J.C. un peuple gaulois a planté des vignes sur les bords de la Garonne, avec un cépage résistant au climat océanique et aux conditions géologiques de la région, le Vitis biturica l’ancêtre du Cabernet.
Entre 40 et 60 après J.C. des pieds de vigne ont été plantés sur les coteaux Nord de la rive gauche de la Garonne.

Le XIIème siècle et les Anglais : En 1152, Aliénor Duchesse d'Aquitaine, divorcée du roi de France Louis VII, épouse Henri Plantagenêt qui devint roi d'Angleterre en 1154. Dès lors, la ville de Bordeaux est rattachée à la couronne d’Angleterre, comme la région d’Aquitaine. Des échanges commerciaux très importants naissent : les Anglais exportent leurs aliments, textiles et métaux, et importent le vin de Bordeaux par l’estuaire de la Gironde. Ils le nomment Claret en raison de sa couleur claire. Le vignoble bordelais s’étend alors entre la Garonne et la Dordogne.

Michel de Montaigne est magistrat au Parlement de Bordeaux de 1557 à 1570, puis maire de la ville de 1581 à 1585.
Bordeaux connaît une nouvelle apogée du milieu du XVIIème siècle grâce à son port, au commerce de son vin, de son sucre et de ses esclaves. Les Hollandais aiment son vin et l’exporte.

Le XVIIème siècle et les Hollandais : Les Hollandais achetaient du vin qu'ils distillaient dans leurs entrepôts pour faire de l’eau-de-vie. En plus du traditionnel Claret, les Bordelais leur fournissaient des vins blancs secs et doux destinés à leur distillation.
En 1599, le roi de France Henri IV fit venir des techniciens des Pays-Bas pour drainer les zones marécageuses du royaume, afin d'accroître la surface agricole. Ce travail fut réalisé dans le marais des Charentes (au Nord de la Gironde), et dans le Médoc (en Gironde) jusqu’aux zones humides qui entouraient Bordeaux. Le financement de ces grands travaux n'étant pas finalisé, les Néerlandais achetèrent des terrains à bas prix : ils y ont planté un vin plus à leur goût, comme des vins noirs (le vin rouge d’aujourd'hui) dans le Bordelais, mais aussi à Cahors et au Portugal.
Les Hollandais apportèrent de nombreuses innovations, comme le méchage appelé aussi l’allumette hollandaise : pour les voyages en bateaux vers leurs colonies lointaines, une mèche trempée dans du soufre est mise à brûler dans les barriques vides pour aseptiser l'intérieur et éviter une altération bactérienne ; ce procédé permet de conserver les vins dans les fûts ; ainsi, les Hollandais ont transformé un vin à boire rapidement en vin de garde : ils ont découvert les bienfaits du vieillissement du vin.
En 1714, le philosophe Montesquieu devient conseiller au Parlement de Bordeaux ; il posséde alors 5 domaines viticoles en bordelais.

Au XVIIIème siècle, les gouverneurs du Roi Louis XV embellissent la ville, assèchent les faubourgs marécageux et insalubres ; ils construisent des arcs de triomphe majestueux et son Opéra. Puis l'architecte de Louis XV crée le Jardin public ; la place de la Bourse est bâtie ainsi que la flèche de l’église Saint-Michel. Bordeaux devient une des capitales européennes des Lumières dont Montesquieu est le précurseur.

Les Irlandais du XVIIIème siècle : En 1723, le ressortissant irlandais naturalisé Pierre Mitchell, propriétaire du château du Tertre, a ouvert la 1ère verrerie à Eysines (en banlieue de Bordeaux) ; la bouteille devient le nouveau mode de conditionnement du vin. Dès la fin du XVIème siècle, les persécutions exercées sur les catholiques irlandais les poussèrent à s’exiler. Bon nombre d’entre eux créèrent des domaines viticoles dans le Médoc. Les familles Barton, Lynch, Mac Carthy, Walsh, O’Byrne… ont contribué à révéler aux locaux la valeur et le potentiel de leur terroir.

Au XIXème siècle, la ville s'étend vers l'Ouest avec la construction d'échoppes, ces maisons basses caractéristiques du paysage bordelais. Puis elle s’étend vers le Sud grâce à la construction du premier pont sur la Garonne, le pont de Pierre.
En 1852, le train relie Bordeaux à Paris sur 580 kms.

La maladie de l'oïdium frappe les vignes en 1857 : des procédés de soufrage enrayent les attaques.
Le vignoble girondin est prospère pour peu de temps car il est attaqué par le phylloxera en 1860 ; sans remèdes pour les soigner, les vignes seront greffées avec des ceps de vignes américains.

On note aujourd'hui de nombreux achats de Châteaux par les Chinois : 170 Châteaux en novembre 2020, mais cela représente seulement 2% des vignobles bordelais. Toutes les informations sur www.levinlerougelachine.com

appellations

Le département de la Gironde veut délimiter ses aires d'appellations viticoles : ainsi en 1936, il créé l’INAO Institut National de l'Appellation d'Origine Controlée pour élaborer le cahier des charges : l’aire géographique, les cépages, les rendements...une méthode de culture et de vinification... qui sont imposés pour être en AOC.
Photo : les parties grises n'ont pas de vignes.
On compte 60 appellations de vins de Bordeaux en AOC (sur les 350 appellations de France).
L’exportation reste l’un des points forts de la distribution des vins de Bordeaux et ses vignobles de qualité attirent des capitaux de tous horizons.

Outre son domaine viticole, Bordeaux compte plus de 350 édifices classés ou inscrits aux Monuments Historiques ; la ville est inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis le 28 juin 2007.

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